Depuis 60 ans, Jeanine Locatelli, petite-cousine du pape Jean XXIII, participe aux vendanges au domaine Michelot en Bourgogne
Cette année, Jeanine Locatelli a participé pour la soixantième fois aux vendanges au domaine Michelot à Meursault. Lors de la paulée, cette fidélité a été honorée.
Article Bien Public : Christophe BACHET (CLP) – 11 oct. 2021 à 17:00 | mis à jour le 12 oct. 2021 à 10:04 – Temps de lecture : 2 min
En 1961, une jeune fille de 16 ans d’origine italienne (pour l’anecdote, elle est même la petite-cousine du pape Jean XXIII) faisait partie du groupe de vendangeurs recrutés par l’abbé Simon, le « curé plongeur du Doubs ». Le domaine Michelot, dirigé à l’époque par Alfred, recherchait un vendangeur à la suite d’un désistement de dernière minute, et Jeanine Locatelli s’est proposée. « C’est ainsi qu’elle est entrée dans la famille » explique Chantal Michelot. « Geneviève ma grande sœur avait 12 ans, moi, j’en avais 2 et Odile (Mestre), mon autre sœur, n’était pas encore née ! »
Une grande fidélité
Pour ses quarantièmes vendanges, Lucie Michelot, la mère, a rappelé à Jeanine quelles étaient les conditions de travail de ses débuts : « La terre grasse qui colle aux bottes, les gelées matinales nouant les mains, le sucre des raisins qui englue les doigts… ». Vingt ans plus tard, Chantal Michelot, la fille, constate que « depuis ces dernières années, il n’y a pas de rosée du matin ni de terre qui colle, mais de grosses chaleurs et la crise sanitaire… En soixante ans, il y a eu beaucoup de changement à la maison, mais toi, tu n’as pas changé. Toujours une blague à raconter, un air à chanter ».
Cette année, Jeanine Locatelli a rencontré la cinquième génération de la famille Michelot. Après Alfred, elle a connu son fils Bernard, puis les trois filles de ce dernier, Geneviève, Chantal et Odile, ensuite les garçons d’Odile, Nicolas, Christophe et Alfred, et enfin Gaston, 2 ans, le fils de Nicolas. De plus, depuis 1961, Jeanine Locatelli n’a manqué qu’une année, en 2018, pour une opération programmée juste au moment des vendanges !
Évidemment, avec une telle fidélité, on dépasse la simple relation patron-employée ! Il suffit d’écouter Chantal et Odile parler de Jeanine pour s’en convaincre. D’ailleurs, dans son petit discours de remerciement, lors de sa fête, Jeanine a eu cette jolie formule, pleine de sourire, adressée à sa « patronne », Chantal : « Petite, je t’ai eu sur mes genoux et maintenant, je t’ai sur le dos ! ».
Alors, pour fêter cette longue relation, la famille Michelot a offert à Jeanine, entre autres cadeaux, deux bouteilles de meursault Genevrières 1961, l’année de ses premières vendanges. « Nous en avons bu une tout de suite, et elle était très bonne », sourit Odile Mestre.
En attendant de fêter soixante-dix ans de vendanges, rendez-vous est pris en 2022, année lors de laquelle Jeanine pourrait croiser la sixième génération Michelot, puisque Geneviève va être arrière-grand-mère…
« Tu n’as pas changé. Toujours une blague à raconter, un air à chanter. »
Chantal Michelot.